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Le trouble de l’anxiété généralisée : Quoi ? Qui ? Que faire ?

Dernière mise à jour : 3 août 2018


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Le trouble de l’anxiété généralisée est défini comme le trouble caractérisé́ des inquiétudes chroniques et envahissantes. Les inquiétudes peuvent concerner de multiples situations.


Mais que signifie s’inquiéter dans le trouble de l’anxiété généralisée ?


Les inquiétudes sont fondamentales. Il s’agit d’un phénomène cognitif qui concerne des évènements négatifs potentiels ou réels mais souvent improbables. Combien de fois avez-vous entendu vos proches vous dire « tu te fais du souci pour un rien ! » ; « tu te fais des montagnes de tout ! ».… Et pourtant vous faites votre possible pour arrêter de vous inquiéter mais rien n’y fait. Elles finissent par vous paraitre envahissantes et inarrêtables. C’est l’essence même du trouble de l’anxiété généralisée.


La personne souffrant d’un trouble de l’anxiété généralisée peut se sentir fébrile, ressentir des tensions musculaires, être fatigable, rencontrer des difficultés de concentration et des perturbations du sommeil.


Les inquiétudes s’accompagnent d’un état émotionnel négatif. Elles peuvent faire ressentir de la tristesse. La plupart des personnes atteintes du trouble de l’anxiété généralisée s’inquiètent essentiellement pour la famille, leurs relations aux autres, la santé ou le travail.


Toutefois, les inquiétudes au sujet de problèmes mineurs et au sujet d’évènements futurs improbables est assez typique du trouble de l’anxiété généralisée.


Elles doivent provoquer une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement dans divers aspects de la vie. Si aucune prise en charge n’est envisagée, le trouble de l’anxiété généralisée peut s’installer et devenir chronique.


L’anxiété généralisée est le trouble anxieux le plus fréquent !


Le trouble de l’anxiété généralisée est une pathologie fréquente dont la prévalence à vie se situe autour de 6 % de la population générale. Il survient deux ou trois fois plus fréquemment chez la femme. L’âge du début se situe plus généralement soit à la fin de l’adolescence, soit au début de la vingtaine. Il prend le plus souvent la forme d’une maladie chronique qui fluctue dans le temps.

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Le trouble de l’anxiété généralisée est aussi associé à certains troubles physiologiques etcaniques tels les troubles douloureux, l’hypertension, les problèmes cardiovasculaires et gastriques.


La douleur est le motif de consultation médicale dans 72% des cas !


Les inquiétudes ont une fonction !


Le souci et les comportements associés procurent une illusion de contrôle sur l'environnement et les dangers potentiels. On retrouve chez l’anxieux de nombreuses croyances et pensées positives concernant le souci :


  • S’inquiéter peut permettre de prévenir des problèmes ou trouver des solutions à ses problèmes : ne vous dites-vous pas que vous êtes plus efficace pour solutionner une situation que lorsque vous vous inquiétez ?

  • S’inquiéter peut sembler nécessaire pour certains anxieux à se préparer émotivement à des évènements difficiles : ne vous-êtes-vous jamais dit : « il vaut mieux penser au pire pour ne pas être déçu ».

  • S’inquiéter peut laisser penser que le pire pourra être évité : avez-vous pensé que vous inquiéter pourrait vous prémunir de ce que vous redoutez ?

  • Pour une grande majorité, s’inquiéter permet de stimuler et de s’atteler à la tâche : petit regard orienté vers les étudiants souffrant du trouble de l’anxiété généralisée sans le savoir ! Peut-être oscillez-vous entre procrastination et révisions à la dernière minute dans la crainte et ce depuis plusieurs années !

La principale conséquence de ces croyances empêche l’anxieux d’agir de manière concrète et efficace pour réduire ses inquiétudes. C’est aussi en cela que le trouble de l’anxiété généralisée est perçu comme envahissant.


L’anxiété généralisée fait que l’orientation face aux problèmes est bien souvent inefficace


La personne atteinte du trouble de l’anxiété généralisée peut entretenir des croyances et des attitudes dysfonctionnelles face aux problèmes. Concrètement, elle peut :

  • Nier qu’elle a un problème : mon regard se porte par exemple vers l’étudiant procrastineur alors que la date des examens approche dangereusement, ce qui va générer de nouveaux problèmes.

  • Penser qu’il n’est pas normal d’avoir un problème. Elle peut se dire « c’est rien, ça va passer » tout en s’inquiétant fortement.

  • Ou bien voir le problème comme une menace plutôt qu’un défi.

Où vous situez-vous ?


L’évitement cognitif participe au maintien du trouble de l’anxiété généralisée


Lorsque les inquiétudes et l’anxiété font trop souffrir, l’anxieux utilise plus ou moins consciemment différents mécanismes pour les diminuer. Il s’agit des mécanismes ou stratégies de neutralisation.


Certains sont cognitifs comme de chasser les pensées inquiétantes, s’auto-rassurer (« ca va aller ») ou se distraire en pensant à autre chose. D’autres sont comportementaux comme rechercher du soutien auprès de son entourage ou de se distraire en faisant autre chose. Malheureusement, les stratégies de neutralisation maintiennent et aggravent la situation :

  • Parce qu’elles sont généralement inefficaces. Essayez de ne pas penser à un ours blanc maintenant que je vous le demande !

  • Parce qu’elles empêchent de faire un état des lieux des inquiétudes et des problèmes et par conséquent de les régler plutôt que de les éviter.

  • Parce qu’elles empêchent de vérifier que même si l’anxiété générée par les inquiétudes est inconfortable et cause de la souffrance, elle ne s’accentue pas indéfiniment et elle demeure supportable pour peu qu’on accepte de la ressentir sans dramatiser.

Les principales étapes du traitement cognitif et comportemental de l’anxiété généralisée


On évalue

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A l’aide de questionnaires:

  • La sévérité de l’anxiété généralisée

  • Les thèmes des inquiétudes

  • Les raisons de s’inquiéter

  • Ses évitements cognitifs

  • Son niveau d’intolérance à l’incertitude

On traite à l’aide de la thérapie cognitivo-comportementale


Les buts étant que le patient sache :

  • Reconnaître les symptômes de son trouble de l’anxiété généralisée

  • Prendre conscience de ses inquiétudes chroniques

  • Comprendre comment il fonctionne avec son trouble

  • Intégrer des méthodes de résolution de problèmes de manière à tordre le cou à ses croyances dysfonctionnelles qui l’empêchent d’affronter objectivement son problème

  • Augmenter sa tolérance à l’incertitude

  • S’affirmer afin de respecter et de faire respecter ses besoins, attentes, pensées, opinions…dans le respect de ceux des autres et ce de manière à devenir un véritable écolo vis-à-vis de soi !

Combien de temps dure la prise en charge du trouble de l’anxiété généralisée ?


La durée optimale est de 12 à 25 séances de 45 minutes à une heure. Des programmes de TCC plus courts existent. Ceux-ci intègrent un programme de gestion de l’anxiété par soi-même.

Pour ma part, je préfère des consultations d’une heure afin de permettre au consultant de s’installer tranquillement.


Quant aux outils de gestion de l’anxiété, je débute chaque prise en charge par l’apprentissage de la relaxation rapide. Ils constituent la boîte à outil du bon gestionnaire de son trouble de l’anxiété.


Pour en savoir plus



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